vendredi 30 mai 2014

Orgueil et simplicité.

                                                              Orgueil

J'ai toujours aimé les maisons où les bouquets ça et là, illuminaient des coins que personne ne songeait à regarder, orgueil ou simplicité?

J'ai toujours rêvé d'avoir assez de fleurs dans le jardin pour faire plein de bouquets, orgueil       ou simplicité?

Avoir quatre bouquets dans la maison tout l'été m'a paru toucher le le paradis, orgueil ou simplicité? Je ne sais pas, les deux, je crois.

Ce matin j'ai pu faire pour la première fois cette année, ces fameux quatre bouquets, tous du jardin, enfin, aucun acheté. J'ai pensé celui de l'entrée, présenté ci dessus, surplombant le perroquet dans l'entrée, orgueil, le perroquet et les lupins  se répondent parfaitement dans leur luxuriance un peu exagérée, le dracéana en toile de fond, accentue le côté exotique.  J'aime, cela me rappelle mon enfance, ma toile de fond perso.

J'ai toujours pensé que tout ce qu'on touche, tout ce qu'on fait, choisi ou pense dévoile de nous bien des choses, celà est peut être mon enfance.


                                           Le Petit Trianon

Je voulais ce bouquet, trop, trop sous une fausse simplicité, de fleurs mélées, Guilaine de Féligonde, Penelope, seringat, petits lupins, désespoirs de peintre,  et encore des roses anciennes dont j'ignore le nom. Ce bouquet est le "trop" , trop de fausse simplicité dans ce petit pot de lait en porcelaine à motif doré, un trop un peu touchant car si naïf, et j'en aime son amour débordant, sa générosité et le parfum insolent, le trop est parfois juste bien.



                                                                     Un dimanche à la campagne

Si j'étais courageuse, j'irai reprendre une photo de ce bouquet, confectionné ce matin ainsi que les trois autres, mais ménage, super marché et bouquets ont eu raison de mon énergie, dommage on ne voit pas très bien les différentes nuances, pour tout dire la photo ne le met  pas en valeur. Ce bouquet est composé de fleurs des champs, Julienne, marguerites, scabieuses et quelques petits lupins. Il est simple, je suis partie, chercher juste des fleurs pour ce gros vase que l'on voit du chemin, qui passe devant chez moi.  Je ne mets jamais de compositions raffinées à cet endroit, sauf pour les jours de fêtes, baptêmes ou autres. Ce bouquet tisse un lien entre la campagne et la maison.


                               Graphique

Ce bouquet est graphique, simple, équilibré presque à la rupture cependant.  Il représente à lui seul, orgueil et simplicité, orgueil car il défie de simples roses posées comme elles le voulaient la loi de l'ordre et  simplicité car il n'est nullement recherché, juste posé là.


Tout ce qu'on touche, tout ce qu'on fait, tout ce qu'on crée nous ressemble, un peu. Ces quatre bouquets sont si différents, ils disent cependant, j'en suis certaine, tous un peu de moi. Si je meurs, un jour, par inadvertance, je voudrais être jardinier.

samedi 17 mai 2014

Un week end dans le Cher.

Destination le Cher, enfin le Berry et le Sancerrois. Une idée d'étape luxueuse mais à prix luxueusement serré? L'Hotel de Panette, à Bourges, je n'y ai aucun intérêt sinon celui affectif, mon fils Camille y a ses bureaux, et son ami, propriétaire,  et ex-patron, associé, mais toujours ami, je ne sais pas comme il fait, Bruno en est l'instigateur, fou, talentueux et passionné, il a redonné vie à des presques ruines.




Nous snobons cet endroit, enfin nous n'y avons jamais dormi, je préfère mille fois camper, on a de ces snobismes parfois. Etape idéale cependant pour débuter un week end de charme sous le printemps, exactement.





Au matin visiter le Chateau d'Ainay, on restera dans le tempo, grand siècle, j'adore ce chateau, nous avons eu la chance, il y aquelques années d'avoir pour guide une dame de la famille des propriétaires, souvenirs d'enfances et souvenirs de familles entremêlaient leurs liens dans une visite que nous exécutions sur la pointe des pieds, même et surtout dans le donjon aux  fientes de chouettes, Ainay c'est un chateau mais aussi et surtout dirais-je, un jardin.


                                                        Ainay


Roseraie, jardins secrets, bords d'eau, chambres de verdures, cabane d'ifs, nous nous sommes promenés plus de deux heures avec bonheur. Evitez, si vous y allez, le week end si vous le pouvez et privilégiez le matin, toujours plus calme. Il y a deux ou trois ans, nous y étions un samedi en fin d 'après midi, traiteur affairé, tentes montées, nous avons vu débarqué une noce, une noce d'africains friqués et sympathiques, peut être un sportif, je n'ai pas reconnu le jeune homme, grand et bien découplé, on dit ainsi, et pas découpé, n'est ce pas? Un souvenir épatant, car un peu décalé, les tenues ne tenaient en rien de la vieille bourgeoisie française, mais si joyeux, si beau,  et au final si naturel.






Nos visites sont aussi leçons de jardinages, par l'exemple, que peut on faire d'un simple fruitier? Le former à sa guise exactement.







Une branche en angle droit, comme là?



Leçons de palissage, magnolias, arbres aux mouchoirs, tout peut être palissé, avec talent, contre un mur, on peut ainsi aussi, acclimater des plantes trop peu rustiques.








                                                                    Je crois ici Clérodindron, mais sans certitude


Les jardins ont toujours utilisés différents artifices afin de les rendre encore plus vivants, jeux d'eaux, statuaires, art de la taille des végétaux, conserver une harmonie sans tomber dans la monotonie, surprendre au détour d'une allée, enchanter les promeneurs.







Les chartreuses se succèdent, offrant chacune une scène différente, ici art de la taille fruitière, là broderies de buis. En visitant le Jardin de Marie, j'ai découvert, en parcourant un agrandissement de son jardin, que pour obtenir des bordures de buis, il faut tripler les boutures, je misérais avec une seule petite bouture tous les trente centimètres, Marie plante trois rameaux ensemble, sa bordure est plus vite étoffée. Les boutures sont mises directement en place à l'automne, des rameaux d'environ vingt à trente centimètres, enfoncés dans la terre sur la moitié de leur longueur. 





Chateau d'ifs et bassins, la perpective au travers des portes donne juste envie d'aller plus loin et  aussi, en se retournant, de retourner sur nos pas.








Je me promène carnet en main pour noter les bonnes idées que je pourrais adapter, les plantes que je pourrais adopter. Les tortures que je pourrais leur infliger, aussi, peut être...



Et mes listes  de plantes favorites, à adopter sans tarder, s'allongent,presque aussi vite que les souvenirs que j'engrange afin de les faire revivre, en vrai, ou simplement en fermant les yeux.





dimanche 11 mai 2014

Les ancolies aussi.

Ces derniers mois, j'ai pris beaucoup de photos de mon jardin, mais je pensais radoter en racontant mon jardin, pourtant, s'il est toujours le même, il évolue, qu'on le veuille ou non.  Nous avions ainsi perdu en deux ans environ 30% des arbustes plantés, althéas, rosiers, hydrangéas; la liste des plantes perdues est longue. Nous avons replanté, et je commence tout juste ce printemps à oublier et profiter du jardin sans arrières pensées.

Pourtant,  il y a des choses qui sont établies depuis longtemps et qui, d'années en années, sont toujours présentes et sans souci. Celles qu'on a planté, de loin les plus nombreuses, qui poussent souvent trop lentement pour nos impatiences.

                     Fin de floraison d'un exochorda


                                               Boule de Neige sur fond de noisettier pourpre

D'autres plus rapides, probablement car  le jardin leur convient comme le rhodo et le Viburnum Plicatum Lanarth, ci dessous.



                     Rhodo que nous tentons de marcotter

Parfois nous achetons des plants et les changeons de place, car l'effet escompté n'est pas celui auquel nous pensions, trois petites azalées rouges vont ainsi rejoindre à la fin de leur floraison un coin de la fontaine de Trévor.




Après avoir réparé les dégâts des années passées, nous tentons aussi de résoudre des problèmes difficiles, cette année nous essayons d'implanter des petites pervenches en couvre sol sous le cèdre, où rien ne prospère, pour le moment,  si ce n'est du lierre, il nous faudra suivre les arrosages tout l'été, ensuite on les laissera se débrouiller toutes seules.




Peu à peu j'agrandis la palette des vivaces, parfois avec des choses toutes simples comme des giroflées.




 Mais  aussi des ancolies  qui sont des fleurs si fugaces que mon mari ne les apprécie guère, je les ai toujours trouvé  féériques, pour quelques jours de magie, un petit coin dans le jardin leur est  à présent dédié. Je laisserai grainer ancolies et giroflées, ce serait bien qu'elles aient la bonne idée de coloniser.





 Chaque année les vieux rosiers rares témoins du jardin "d'avant" sont au rendez vous, comme celui ci auprès d'une porte de jardin. Le temps des roses est revenu, et je me suis promis de montrer plus souvent mes protégées, car ce blog est aussi la mémoire du jardin.